Si le problème des origines a trouvé un grand nombre de réponse quant au peuplement de Madagascar, la connaissance de l’histoire moderne – celle du royaume malgache et de la colonisation française – s’est considérablement enrichie depuis les années 1960 par un renouvellement des sources et de la méthode historique avec notamment l’analyse et le dépouillement d’archives publiques et privées. L’Histoire avec un grand H de Madagascar, est semée de luttes de pouvoir et de guerres de colonisation entre pays européens. Indépendante depuis 1960, l’Ile Rouge tente de maintenir son identité et table sur le tourisme pour retrouver une santé financière et sortir ainsi de la spirale qui la place en tête des pays les plus pauvres de la planète. Une histoire qui s’écrit aujourd’hui.
Les premiers habitants de Madagascar sont arrivés sur l’île il y a 2000 ans. Ils étaient pour la plupart Indonésiens, ou avaient des origines mixtes indonésiennes et africaines. Les commerçants arabes sont arrivés plus tard aux alentours de l’an 800, lorsque les marchands ont commencé à faire du commerce le long de la côte Nord.
Le capitaine portugais Diogo Dias a été le premier Européen à voir Madagascar. Il a découvert l’île le 10 août 1500, alors que le vent l’avait détourné de sa route vers l’Inde. Il a donné à l’île le nom d’île Saint Laurent. Plus tard dans les années 1500, les Portugais, les Français, les Hollandais et les Anglais ont tenté d’établir des comptoirs commerciaux à Madagascar. Mais toutes ces tentatives ont échoué à cause des conditions difficiles et de la résistance des guerriers malgaches.
Les Européens ont pour la première fois pris pied à Madagascar à la fin des années 1600, alors que la côte est de l’île était contrôlée par des pirates. Ces pirates utilisaient Madagascar comme une base pour attaquer les navires transportant des biens en provenance d’Inde vers l’Europe. Dans les années 1700, les Français ont tenté d’établir des bases militaires sur la côte est, une nouvelle fois sans succès. Au début du dix-neuvième siècle, les Français ne contrôlaient que l’île Sainte Marie.
Pendant ce temps, dans les années 1700, les Sakalavas de la côte ouest avaient établi le premier royaume de Madagascar. En 1810, leurs ennemis, les Merina, établirent un royaume rival sur la plupart du reste de l’île. Leur roi, Radama Ier, établit des relations avec les Anglais et ouvrit le reste du pays aux missionnaires anglais qui répandirent le christianisme dans l’île et traduisirent le malgache en une langue écrite. Sous le règne de Radama, une révolution industrielle miniature apporta l’industrie dans l’île. Après la mort de Radama, sa veuve Ranavalona lui succéda. Elle terrorisa le pays durant 33 ans, persécutant les Chrétiens, expulsant les étrangers, et exécutant ses rivaux politiques. Elle alla même jusqu’à rétablir la coutume qui consistait à tuer les nouveaux nés qui venaient au monde les jours de malchance. Après sa mort, les relations avec l’Europe furent rétablies.
En 1883, la France envahit Madagascar. En 1896, son contrôle s’étendait sur la totalité de l’île, qui devint une colonie française. La France exploitait le bois et les épices exotiques de l’île, comme la vanille. Les Malgaches se soulevèrent à deux reprises contre les Français, en 1918 et en 1947, mais le pays n’obtint son indépendance que le 26 juin 1960.
Depuis cette date le pays cherche un peu sa voie au niveau de sa politique intérieure et de sa stratégie de constitution d’une Nation Gasy. Les évènements de l’Histoire de cette jeune démocratie montrent toutefois une certaine maturité de la part du peuple qui est capable de maintenir fermement son identité tout en construisant, pas à pas, les bases d’une société moderne.
Le chemin est encore long. Madagascar a pourtant des atouts énormes, des richesses encore inexploitées mais un certain fatalisme culturel et le côté « Mora-Mora » traditionnel ralentissent les efforts des plus entreprenants.
La richesse la plus emblématique mais la moins valorisée reste la richesse touristique. Le Président démocratiquement élu, AndryRajoelina (18 janvier 2019) a fait du tourisme une « Cause Nationale » et les ambitions de l’Île Rouge dans ce domaine sont clairement affichées et reposent sur une réalité nationale extraordinaire.Toutefois les milieux naturels du pays sont fragilisés par une surexploitation de la forêt et un manque d’infrastructures. Beaucoup reste à faire mais le pays a une attractivité énorme et rare sont les touristes qui n’ont qu’une envie : Revenir…
Texte Anakaopress
Photos Pierre Marchal
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