Mammifères, oiseaux, insectes, vertébrés aquatiques, dragons, phénix ou autres bêtes fantastiques agrémentent nombres d’oeuvres du MADOI. Plus qu’un simple élément décoratif, le motif zoomorphe comporte une symbolique forte renvoyant à un système de références, littéraires, mythologiques, légendaires ou sacrées propres à la culture qui a façonné l’objet sur lequel il est représenté. Si la chauve-souris est associée au diable et à la sorcellerie dans la tradition occidentale, elle est synonyme de bonheur dans la culture chinoise.

L’animal est aussi une matière première dans laquelle l’homme a façonné depuis des temps reculés une grande diversité d’artefacts. Les objets en écaille de tortue, ivoire, os, plume ou en nacre du musée renvoient à un système de valeurs et de pratiques propres à certaines époques.

Aujourd’hui le commerce de la faune et de la flore menacées d’extinction est soumis à la réglementation de la Convention de Washington, qui encadre également le marché de l’art et par extension les musées lors des acquisitions.

Le parcours de l’exposition s’articule autour de quatre thématiques :
– Le bestiaire symbolique dans les décors chinois
– L’animal divinisé du panthéon hindou
– L’animal matière
– L’animal source d’ornement

Axer le propos de l’exposition sur ce bestiaire foisonnant permet d’aborder l’histoire des techniques, les légendes populaires, les croyances et les mythes qu’évoque la figure de l’animal dans différentes civilisations, principalement non occidentales au regard des collections extraeuropéennes du MADOI.

LE MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS DE L’OCÉAN INDIEN

Dernier domaine caféier dans tout l’outre-mer français, le domaine de Maison Rouge a traversé le temps depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, en préservant l’intégralité des traces de son implantation au sol. Cet ensemble agricole, cerné par de profondes ravines est implanté sur un jeu de terrasses, à la limite des mauvaises terres, et répond aux codes en vigueur des manuels d’économie domestique du XVIe siècle, toujours en usage au XVIIIe siècle. Cet ensemble remarquable est classé au titre des Monuments Historiques depuis 2004.

Une succession de propriétaires a su mettre en valeur la concession qui se délimitait jadis du battant des lames, au sommet des montagnes. Les premiers furent les Desforges-Boucher qui dès 1731 ont été les pionniers bâtisseurs, ensuite les Nairac qui ont façonné l’aménagement, puis la famille Hoarau et en dernier la famille Bénard.
Du café à la canne à sucre, la production, comme les infrastructures économiques, du domaine va muter pour s’adapter aux cultures spéculatives qui se succèdent.

La maison de maître s’est dotée d’un étage en 1835 sous l’égide de Lucie Nairac. Elle surplombe le reste du domaine qui acquiert le statut de grand domaine agricole, avec ses dépendances, son espace économique et ses habitations.

Le Musée des Arts Décoratifs, labélisé Musée de France, s’est implanté au cœur du domaine de Maison Rouge en 2008. Parmi les offres de valorisation, l’équipe du musée propose des visites guidées à travers la découverte de la propriété, de la caféière de « Bourbon Pointu », ainsi qu’une salle d’exposition temporaire où se succède une offre scientifique et culturelle mettant en lumière une collection patrimoniale de très grand intérêt, illustrant les grands courants esthétiques qui ont influencés l’Europe et l’Océan Indien.

Une exposition à voir du 12 juin 2022 au 31 janvier 2023 au Musée Des Arts Décoratifs de l’Océan Indien (MADOI), Domaine de Maison Rouge à Saint-Louis.
Du mardi au dimanche de 09h à 17h30. Fermeture billetterie à 17h.
Plein tarif : 5€ / Tarif réduit : 2€ / gratuit pour les moins de 4 ans