Stéphane Repentin est reconnu pour son travail d’orfèvre à travers ses clichés publicitaires. Il a par son talent contribué à faire de La Réunion une terre d’excellence iconographique. Reconnue nationalement. Incontestablement, il fait partie de celles et ceux qui ont marqué de leur empreinte la photographie réunionnaise. Le sujet qu’il nous propose aujourd’hui témoigne de la riche palette imaginative et créative, de celui, qui bien trop humble à mon goût, fait figure de référence. La Réunion, confinée en noir et blanc, instantanés furtifs de deux mois pas tout à fait comme les autres.

Magicien de l’émulsion, Stéphane Repentin a saisi La Réunion pendant le confinement. Reporter photographe installé au Port depuis plus de trente ans, spécialisé dans la prise de vues de studio, Stéphane s’est découvert un nouveau terrain de jeu. Immortaliser l’urbanité dénuée de ses habitants. Ses clichés noir et blanc invitent à la rêverie et à repenser notre quotidien sans la présence humaine. Quelle est notre place dans l’espace réunionnais, et quel futur voulons-nous à travers cette urbanisation forcée au détriment de la nature ? Et si pendant cette période, cette dernière n’a pas forcément eu le temps de reprendre ses droits, le travail du photographe incite à la réflexion. Que voulons-nous laisser aux générations futures de notre humanité ?

Des noirs et blancs au graphisme ciselé aux lignes fuyantes, des contrastes exacerbés, afin de mieux laisser transparaître l’empreinte de l’homme sur la nature témoignent du parti pris de l’artiste. Un travail à la limite de l’infrarouge, images fantasmagoriques pour ne pas dire apocalyptiques. Les nuages percent le ciel sombre de leur blancheur immaculée pour mieux transfigurer sous ce soleil éclatant la quintessence de notre absurde supériorité sur les éléments.

Puisse cela nous inciter à ne pas reproduire les mêmes erreurs.

 

Texte Pierre Marchal

Photos Stéphane Repentin