Le talent de Dolia n’a d’égal que son humilité. Sous son insouciante timidité se cache une artiste qui ne demande qu’à éclore. Celle qui se dérobe derrière son boîtier afin de sublimer les paysages, n’a de cesse de capter les contrées sauvages et saisir les mégalopoles dans leurs extravagantes beautés. Instants magiques, voyages exotiques, rencontres inopinées, street art, tout est prétexte à déclencher.. Rencontre avec une femme dont la passion est devenu un art de vivre.
Dolia a fait sienne cette phrase de Willy Ronis : « Le photographe soucieux de la forme ne grave pas dans son viseur la formule du nombre d’or. Il compose par intuition, guidé par sa sensibilité. L’image qu’il propose est une géométrie modulée par le cœur ».
S’il est un terme qui sied à merveille à Dolia, c’est bien celui de sensibilité. Au sens large. Originaire de Madagascar, DoliaRafitoson est venue très tôt à la photographie. Son père, tailleur nommé à Antananarivo, équipé d’un Canon AE1 l’a initié dans les rues de la capitale. Mais le déclic est venu bien plus tard, à l’occasion de son quarantième anniversaire où son compagnon, Thierry, photographe installé à la Réunion depuis des décennies lui offre son premier boiter. Equipée de son Canon D60, Dolia fourbit ses premières armes lors d’un concert de Ziskakan. Et là plus de doutes, au vu de son travail, elle sait que cela va devenir son objectif. « Thierry était vraiment bluffé par mes premiers clichés. Cela m’a conforté dans ma démarche et mon envie de progresser ».
Cette autodidacte, admirative du travail de Robert Doisneau et de Viviane Meyer voue une passion sans borne à la photographie de paysage, le Fine art. Une technique reconnue qu’elle a appris aux côtés de la photographe Julia Anna Gospodarou pendant un stage à Athènes. Une technique qui allie temps de pose très long en plein jour à l’aide de filtres gris (jusqu’à 5 minutes), et un travail de retouches de plusieurs heures par photo. Des heures de patience qui permet à Dolia d’exprimer sa créativité à travers des clichés noir et blanc à l’étonnante force artistique.
« Le plus dur c’est de penser noir et blanc. Car contrairement aux idées reçues, il ne suffit pas de basculer une photo couleur en noir et blanc. Ce n’est pas aussi simple. En cela, mon Fuji m’apporte beaucoup puisque je peux viser en noir et blanc. Et l’école de la « street art » est très formatrice. Mettre en avant les dominantes, en exploitant la quintessence des différentes sources de lumières, retravailler les ombres pour leur redonner du volume pour en accentuer l’impact sur les diverses surfaces, c’est avant tout ce que je recherche dans ma démarche » avoue Dolia.
En attendant d’exposer, retrouver le travail de DoliaRafitoson sur son site :
Texte Pierre MARCHAL
PHOTOS : DIOLIA
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